Les demoiselles de la Métropole
Depuis plusieurs années, Saint-Étienne Métropole est engagée en faveur de la préservation de la biodiversité locale. À ce titre, la métropole a lancé en 2021 le projet d’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) de son territoire en partenariat avec FNE Loire et la LPO Auvergne-Rhône-Alpes. Ce programme échelonné sur deux ans vise à améliorer les connaissances naturalistes du territoire par le biais notamment de la réalisation d’inventaires d’espèces sauvages. Ces derniers concernent six groupes faunistiques : les papillons de jour, les libellules, les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les chiroptères (chauve-souris). À terme, l’objectif de l’Atlas est de permettre une meilleure intégration des enjeux de la biodiversité dans les décisions des élus et d’impliquer et mobiliser durablement les citoyens sur les questions environnementales.
Zoom sur les odonates
L’ABC de Saint-Étienne Métropole a permis de faire de belles découvertes sur la faune locale. C’est le cas des odonates, souvent méconnus du grand public, qui regroupe les demoiselles et les libellules. Ces insectes volants sont caractéristiques des milieux humides.
Saint-Étienne Métropole présente une variété importante d’odonates sur son territoire grâce à la diversité d’habitats favorables à leur présence. Peuvent être cités le secteur de la plaine ainsi que la rivière Gier et le fleuve Loire, comportant des zones d’eaux courantes et stagnantes. Chacun de ces écosystèmes est associé à des animaux spécifiques. L’intérêt du territoire pour ces insectes s’illustre notamment par la grande proportion d’espèces d’odonates recensées : 56 sur la métropole de Saint-Étienne sur les 70 observées dans la Loire et les 94 établies dans l’hexagone ! Saint-Étienne Métropole présente donc à elle seule 60 % des espèces nationales (hors Corse).
Au cours des prospections menées dans le cadre de l’ABC, 40 de ces espèces ont pu être observées. Ces inventaires ont permis d’améliorer significativement les connaissances en odonates sur le territoire. L’ABC a permis de doubler le nombre d’espèces connues pour beaucoup de communes. En moyenne, elles en abritent 20 et Andrézieux-Bouthéon en accueille même 42 !
Au-delà des nouvelles connaissances acquises, une découverte majeure a eu lieu : une espèce rare a été observée pour la première fois sur la métropole. Il s’agit de la naïade aux yeux rouges (Erythromma najas), une demoiselle patrimoniale repérée justement à Andrézieux-Bouthéon. Cette découverte est d’autant plus intéressante que cet odonate est classé vulnérable sur la liste rouge régionale des espèces menacées et en danger d’extinction sur la liste d’alerte départementale.
Néanmoins, en parallèle de ces bonnes nouvelles, d’autres libellules disparaissent. En effet, ces animaux sont sensibles aux dégradations de leurs milieux (pollutions, sécheresses, urbanisation, etc.). Il faut donc garder en tête que la biodiversité du territoire, bien que remarquable, est fragile et hautement dépendante de ses habitats. Ainsi, il convient de préserver les zones humides, milieux de prédilection des odonates.
