Des papillons en expansion dans la Métropole !
Selon l’indicateur sur les insectes, développé en 2022 par l’Observatoire National de la Biodiversité pour suivre l’évolution de la biodiversité en France, 12 espèces de papillons de jour ont disparu dans la Loire depuis l’an 2000. Afin de connaître la situation de sa biodiversité, Saint-Étienne Métropole, en partenariat avec FNE Loire et la LPO Auvergne-Rhône-Alpes, a réalisé de nombreux inventaires d’espèces. Bonne nouvelle, certains papillons sont en expansion sur le territoire métropolitain !
La situation à Saint-Étienne Métropole
Des prospections naturalistes ont donc eu lieu au printemps 2022 sur le territoire de Saint-Étienne Métropole dans le cadre de l’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC). Ces inventaires concernent différents groupes d’animaux, dont les papillons. Les termes « papillon » et « lépidoptère » désignent à la fois ceux de jour (rhopalocères) et ceux de nuit (hétérocères).
Saint-Étienne Métropole présente une variété relativement importante de papillons sur son territoire, grâce à la mosaïque d’habitats façonnant son paysage. Par exemple, les milieux ouverts ensoleillés (prairies, friches, landes buissonnantes, etc.) sont généralement favorables aux rhopalocères, alors que les zones boisées sont plutôt associées aux hétérocères. Ainsi, chaque type d’écosystème abrite des animaux spécifiques. L’intérêt du territoire pour ces insectes s’illustre notamment par la grande proportion d’espèces de lépidoptères recensées : 96 sur la métropole de Saint-Étienne (dont 69 observées dans le cadre de l’ABC) sur les 136 dénombrées dans la Loire, soit 70% des espèces du département !
Ces inventaires ont donc permis d’améliorer significativement les connaissances en papillons sur Saint-Étienne Métropole en augmentant le nombre d’espèces connues sur les différentes communes du territoire. Cependant, il a été constaté que les milieux accueillant les papillons sont rares et de faibles superficies. Ces petites zones relictuelles concentrent la grande majorité des individus. Tout changement de leur usage (intensification agricole, urbanisation, etc.) entraînerait la disparition rapide des espèces.
Il est aussi intéressant de souligner l’observation sur la métropole de deux espèces des milieux chauds et secs : l’azuré des orpins (Scolitantides orion) et l’azuré des cytises (Glaucopsyche alexis).
Comme son nom le laisse entendre, la chenille de l’azuré des orpins se développe sur l’orpin, plante grasse des secteurs rocheux avec une végétation rase peu développée. Ce papillon a été observé dans le cadre de l’ABC sur les communes de Chagnon et Dargoire. Cette découverte est particulièrement intéressante car l’azuré des orpins est classé quasi-menacé sur la liste rouge régionale des espèces en danger de disparition.
Pour ce qui est de l’azuré des cytises, le développement de sa chenille est lié aux plantes de la famille des fabacées (par exemple les genêts). Ce lépidoptère a été vu pour la première fois sur la métropole dans le cadre de l’ABC, à Rive-de-Gier. Cette découverte est remarquable puisqu’il était jusque-là très rare dans le département. Il est néanmoins actuellement en expansion dans le territoire depuis le Sud.
La progression de l’azuré des cytises dans la Loire apparaît à première vue comme une bonne nouvelle. Néanmoins, elle témoigne en réalité d’un phénomène global bien connu : le changement climatique. Ce dernier est illustré sur Saint-Étienne Métropole par les tendances de plus en plus méditerranéennes du climat. Ainsi, le réchauffement climatique induit la remontée d’espèces méridionales, animales ou végétales, vers le Nord. Cela occasionne, dans de nombreux cas, des bouleversements dans l’équilibre des écosystèmes et entraîne même la disparition d’autres espèces.
L’ABC en cours sur Saint-Étienne Métropole permet de compléter les données connues sur le territoire concernant les papillons, mais également de mesurer les conséquences concrètes du réchauffement climatique à l’échelle locale. Afin de préserver ces nombreuses espèces et leurs environnements, Saint-Étienne Métropole entend, grâce au déploiement d’une politique active et à l’ABC, proposer et mettre en œuvre encore davantage d’actions de protection de la biodiversité sur son territoire.
