6 Mar

Préservons les serpents, discrets habitants du bocage


Méconnus et mal aimés

Étrangement, peu de personnes observeront régulièrement des serpents au cours de leur vie alors que la plupart auront un avis tranché sur ces espèces.

S’il est facile d’aimer les hirondelles, les papillons ou les écureuils, il l’est moins d’aimer les couleuvres ou les vipères. Les serpents sont les révélateurs de notre capacité à voir la nature sans préjugés.

Rappelons que toutes les espèces de serpents sont, aujourd’hui, intégralement protégées. Ces animaux discrets, subissant de plein fouet la dégradation des paysages et l’artificialisation des sols, sont des témoins de la préservation des paysages bocagers en raison de leur faible mobilité et de leur mode de vie.

Consommateurs de rongeurs, d’insectes, parfois d’amphibiens et même d’autres reptiles, ils jouent, à leur mesure, un rôle d’auxiliaire. Ils sont surtout fascinants dès lors que l’on s’intéresse à eux et qu’on essaie d’en apprendre un peu plus à leur sujet.

Recherches dans le stéphanois

Des prospections naturalistes dédiées aux reptiles ont eu lieu sur une partie du territoire de Saint-Étienne Métropole dans le cadre de l’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) en 2022, programme animé conjointement par FNE Loire et la LPO AuRA.

Par ailleurs, de nombreux bénévoles saisissent leurs observations sur une base de données en ligne (www.faune-aura.org) permettant d’avoir une vision globale de la répartition des espèces sur notre territoire. Ces données sont consultables sur le site https://atlas.biodiversite-auvergne-rhone-alpes.fr/.

La LPO AuRA a exploré les talus, lisières, pieds de haies, de murets, les friches et zones humides des communes sur lesquelles peu d’espèces avaient été relevées jusqu’alors. Les journées chaudes et très ensoleillées ne sont pas nécessairement les plus propices à l’observation des serpents et reptiles en général. Pour les reptiles, huit espèces de serpents sont connues dans le département de la Loire auxquelles s’ajoutent sept espèces de lézards et une espèce exotique de tortue. Toutes les espèces de serpents ont déjà été observées sur Saint-Étienne Métropole. La-Valla-en-Gier et Saint-Étienne comptent 12 espèces de reptiles chacune et respectivement 7 et 6 espèces de serpents.

La vipère aspic

Autrefois commune, la vipère aspic est une des espèces ayant le plus régressé au cours du XXème siècle.

Vers 1900, les « chasseurs » de serpents pouvaient tuer jusqu’à plusieurs centaines de vipères certains jours. Aujourd’hui, rares sont les journées où nous parvenons à observer plus de 10 individus.

Encore présente sur 31 communes de la métropole, l’espèce n’a pas été retrouvée depuis près de 30 ans sur certaines d’entre elles et les densités ont chuté. L’aspic ne s’observe que dans les secteurs où le paysage bocager a été préservé : piémonts du Pilat, gorges et plateau à l’ouest des gorges de la Loire, coteaux du Lyonnais et du Jarez.

Vipère aspic
Vipère aspic – Emmanuel Véricel LPO AuRA

La coronelle girondine

Cette petite couleuvre aux mœurs crépusculaires chasse principalement les lézards des murailles qu’elle poursuit jusque dans les cavités des murets. L’espèce est présente au sud du pays d’un croissant allant d’Oléron à Nice et remonte la vallée du Rhône jusqu’à Lyon. Dans la métropole stéphanoise, elle n’a été observée que sur Unieux.

L’ABC en cours sur Saint-Étienne Métropole permettra de proposer des actions en faveur de la biodiversité, notamment pour la protection des milieux bocagers, habitats de nombreuses espèces dont les reptiles et les serpents en particulier.

Saint-Étienne Métropole
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