La vallée du Gier, un territoire surprenant
Depuis plusieurs années, Saint-Étienne Métropole est engagée en faveur de la préservation de la biodiversité locale. À ce titre, la métropole a lancé en 2021 le projet d’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) de son territoire en partenariat avec FNE Loire et la LPO Auvergne-Rhône-Alpes. Ce programme échelonné sur deux ans vise à améliorer les connaissances naturalistes du territoire par le biais notamment de la réalisation d’inventaires d’espèces sauvages. Ces derniers concernent six groupes faunistiques : les papillons de jour, les libellules, les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les chiroptères (chauve-souris). À terme, l’objectif de l’Atlas est de permettre une meilleure intégration des enjeux de la biodiversité dans les décisions des élus et d’impliquer et mobiliser durablement les citoyens sur les questions environnementales.
Zoom sur la vallée du Gier
L’ABC de Saint-Étienne Métropole permet de poser un regard nouveau sur le territoire grâce à des prospections faunistiques et floristiques, même dans les zones les plus urbanisées. C’est le cas dans la vallée du Gier, connue pour être un secteur particulièrement anthropisé laissant peu de place à la nature. Elle abrite néanmoins une biodiversité insoupçonnée.
Évoquons d’abord deux espèces emblématiques, la loutre et le castor, toutes deux présentes dans le Gier. Soulignons également le martinet à ventre blanc, le plus grand des martinets européens, nichant sur toutes les communes de la vallée.
Plus localement, diverses autres espèces patrimoniales ont été observées sur les communes longeant le Gier. Cela concerne non seulement les secteurs relativement naturels comme les ruisseaux entre Tartaras et Dargoire hébergeant une espèce de libellule hautement patrimoniale : le cordulégastre bidenté mais aussi d’anciennes cheminées d’usines à Saint-Chamond et Rive-de-Gier où logent deux couples de faucons pèlerins. La commune de Chagnon, avec ses pentes peu exploitées par l’agriculture, abrite des papillons rares comme l’azuré des orpins et l’azuré des cytises.
La vallée du Gier est la principale porte d’entrée dans le département de la Loire pour les espèces méditerranéennes qui ont tendance à remonter vers le Nord à cause du changement climatique. Ses milieux naturels représentent un enjeu fort de conservation car ils sont devenus relictuels. Ces découvertes permettent donc également de raviver l’intérêt porté à certaines de ses communes dont le patrimoine naturel était considéré jusqu’alors quasi-inexistant. Des travaux de renaturation du Gier (réouverture de la rivière et aménagement des berges en faveur de la biodiversité) sont d’ailleurs en cours.
